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Subject: Re: A new Woman in France



Subject: Subject: Re: A new Woman in France for a change/TOTAL's Cogema


Dawn Star wrote: (mis-spelling corrected :)
> 
> Her name is ANNE LAUVERGEON. Ever hear of her? You are not alone. Not
> many people have heard of her here in France, or anywhere outside the
> small enclave of political technocrats and vanguard at the special elite
> schools where the top of the top are trained and groomed for political
> and economic duties. She is now very much part of the TOTAL world, as
> the newly appointed head of the very powerful french nuclear
> conglomerate, COGEMA (Compagnie Generale des Matieres Nucleaires). The
> story belows mention she comes from the Ecole des Mines. The story below
> reads more or less like a government  communique glossed over to look
> like news for a magazine or newspaper. Outside of the appointment there
> is hardly any news in the story, except what the government wants you to
> know. Nothing about who she is really, where she comes from, what she
> knows. Except that she comes from the same school as Thierry Desmarest,
> PDG (President Director General -CEO) of TOTAL, who also sits on the
> board of Cogema, with another TOTAL officer; TOTAL holds 15 percent in
> Cogema, since 1997, and the former head of Cogema, Jean Syrota sits on
> the board of TOTAL, so it is expected he will now be replaced by Anne
> Lauvergne. The story below cites her lack of industrial experience, her
> closeness to the Mitterand faction, a political surprise by the French
> socialist prime minister, Jospin, and a concession to the radical left,
> not very radical, not very left Green pary, les Vertes, owing to their
> recent victory in the european elections. Cogema makes long term deals,
> and its not very likely we will see much change at all for a while,
> apart from the semblance of change. In France, the nuclear lobby is very
> old, very secretive, very powerful, and not susceptible to sudden
> changes of course. France's longterm energy strategy is very much
> founded in part on investment in the nuclear industry, so it will pay to
> watch and see what comes of the this latest political rabbit out of the
> hat of showmanship.

> 
> The story does say that Cogema gained a billion francs ($1/6.2F) in
> 1997. It does not mention TOTAL, nor does it mention the very
> controversial Mox nuclear shipment north of paris from belgium to
> cherbourg on the northern french coast. Check out Greenpeace for that
> http:www.greenpeace.org/.
> 
> The new head of the Cogema nuclear empire is 39 years old with virtually
> little experience in the nuclear industry, according to the French
> national full page weekend story which sort of gives you something to
> think about. They say she is rather an expert at public relations,
> however that stands with running a nuclear industry. More smoke?
> 
> Is change in the air. Greenpeace thinks there is a lot of radioactive
> dust instead.
> 
> Tell her what you think about TOTAL in Burma. And perhaps what she might
> do for another woman in the world who she ought to be in touch with now,
> directly, Daw Aung San Suu Kyi.  (Oh, the French government owns some 80
> percent of COGEMA, with TOTAL holding another 15 %).
> 
> Maybe these two women ought to get together and have a serious chat.
> 
> ANNE LAUVERGEONWW
> COGEMA
> 2-4 , rue Paul Dautier, BP 4
> 78141 Velizy-Villacoublay Cedex
> 
>     ---------------------------------------------------------------
>                                             [Image]
> 
>     [LE QUOTIDIEN]             Cogema: Lauvergeon fait deja fission
> 
>        [Image]           Certains, dans le corps des Mines, crient au coup
>                                             politique.
> 
>                                     Par ALEXANDRA SCHWARTZBROD
> 
>                               Le samedi 26 et dimanche 27 juin 1999
> 
> [Image]
> 
>                        [C]'est une histoire française, comme la République
>                           les aime. L'éviction du pape de l'atome et grand
>                       maître du corps des Mines (Jean Syrota) de la
>    Un milliard de     présidence de la Cogema par une jeunesse fidèle de
>  francs de bénéfice   François Mitterrand et génération montante du même
>                       corps (Anne Lauvergeon) est un événement qui dépasse
> La Cogema             les simples considérations industrielles. On y
> (Compagnie générale   trouve tout ce qui déchaîne les fantasmes: des
> des matières          barbons et des blondes, des politiques et des
> nucléaires) couvre    ingénieurs, des considérations électorales et des
> l'ensemble du cycle   pressions internationales, du nucléaire et de
> du combustible        l'écologie... Depuis mercredi soir, date de
> nucléaire, de la      l'annonce précipitée par le gouvernement du
> mine au               changement de tête à la Cogema, langues, passions et
> retraitement.         ranc?urs se déchaînent. Lauvergeon ne va pas avoir
> Détenue à quelque     la tâche facile.
> 80 % par l'Etat via
> le Commissariat à     Non industriel. «Dire que cela fait plus de vingt
> l'énergie atomique,   ans que l'on se promène dans des costumes couleur
> elle extrait          muraille et que l'on nous dit de nous cantonner à
> l'uranium naturel     notre travail de technicien et de ne surtout pas

> des mines             faire de politique... Cela fait mal au c?ur de voir
> françaises ou         quelqu'un emporter la Cogema sans expérience
> étrangères et         industrielle et grâce à ses seules relations
> fabrique des          politiques.» Au sein du corps des Mines, le plus
> combustibles          souterrain mais l'un des plus influents grands corps
> nucléaires à          de l'Etat, l'arrivée d'Anne Lauvergeon à la tête de
> uranium enrichi       la Cogema fait grincer beaucoup de dents. Ce n'est
> dans ses usines       pas tant le saut de génération qui est en question
> françaises,           (encore que...), pas tant le fait que ce soit une
> notamment à           femme (encore que...), c'est plutôt son parcours non
> Cadarache             industriel qui exaspère et les conditions de sa
> (Bouches-du-Rhône).   nomination.
> Le groupe assure
> aussi le              Il y a deux semaines encore, Jean Syrota était quasi
> retraitement des      assuré de rester en place. Le gouvernement, qui
> combustibles usés     avait plusieurs patrons du milieu de l'énergie à
> sur son site de la    renouveler, ne voulait pas être accusé de couper des
> Hague, dont l'une     têtes. C'est alors que tombe le résultat des
> des usines            élections européennes: la liste Cohn-Bendit frôle
> travaille à 40 %      les 10 %. Pour Syrota, c'est une catastrophe. La
> pour les              Cogema est toujours sous le coup d'une plainte des
> électriciens          Verts à la suite des incidents qui avaient émaillé
> allemands, que le     la visite de Cohn-Bendit à La Hague en janvier.
> gouvernement          Entre les Verts et Syrota, la rupture est consommée.
> Schröder tente de     Dominique Voynet, la ministre de l'Environnement,
> faire sortir          est très dure pour le patron de la Cogema, qui
> lentement du          incarne la défense du nucléaire à tout crin.
> nucléaire.
> Elle a réalisé en     Lionel Jospin, qui veut donner des gages aux Verts,
> 1997 un bénéfice de   comprend que Syrota ne peut pas rester en place.
> 1 milliard de         L'atome commence à susciter quelques interrogations.
> francs.               Les Français réclament plus de transparence et de
>                       diversification. Ex-patron de Renault et grande
>                       figure du corps des Mines, Raymond Lévy s'agite. Il
>                       comprend lui aussi que son ami Syrota est menacé, il
>                       sait qu'il n'a que quelques jours pour proposer
>                       quelqu'un d'«acceptable» en remplacement. Sinon, la
>                       Cogema risque d'échapper aux mineurs. Et surtout le
>                       flottement peut entraîner un débat interne au corps
>                       trop déstabilisant.
>                       Raymond Lévy ne se casse pas la tête bien longtemps.
>                       Avec Lauvergeon, qu'il apprécie, il tient le profil
>                       idéal: une femme, proche des milieux de gauche et
>                       chargée, entre autres, de suivre les affaires
>                       nucléaires chez Alcatel. Il doit faire vite, car le

>                       corps des Mines se mobilise pour placer ses
>                       candidats naturels. Beaucoup poussent Philippe
>                       Vesseron, responsable de la Direction des
>                       préventions des pollutions et des risques au
>                       ministère de l'Environnement, qui entretient de
>                       bonnes relations avec les Verts. D'autres parlent de
>                       Claude Mandil, directeur général de Gaz de France,
>                       pour son profil de spécialiste de la politique
>                       énergétique, d'autres encore de Yannick d'Escatha,
>                       le patron du Commissariat à l'énergie atomique, ou
>                       de Jean-Yves Helmer, le patron de la Délégation
>                       générale pour l'armement. Des hommes qui ont «fait
>                       leurs preuves».
> 
>                       Mais quitte à faire un coup de théâtre autant en
>                       faire un beau. La carte Lauvergeon comporte pas mal
>                       d'atouts aux yeux du gouvernement. C'est une femme,
>                       elle a gardé de ses années de «sherpa» auprès de
>                       Mitterrand un carnet d'adresses international qui va
>                       lui permettre de rétablir le lien avec l'Allemagne
>                       et de garder la confiance des Japonais, elle a une
>                       expérience «politique», elle est jeune et incarne
>                       donc une rupture avec le passé, enfin elle connaît
>                       bien la maison Framatome, filiale d'Alcatel, sur
>                       laquelle la Cogema a des visées.
> 
>                       Très vite, la cause est entendue. Même Dominique
>                       Strauss-Kahn, le ministre de l'Economie et des
>                       Finances, que l'on dit proche de Syrota, ne peut que
>                       s'incliner. «C'est là où on voit le talent
>                       mitterrandien de Jospin. Il se moque de l'expérience
>                       professionnelle. Il n'a vu que le résultat des
>                       élections et l'occasion de faire un coup en
>                       féminisant cette industrie...» note un expert. Un
>                       ingénieur des Mines s'insurge: «Si l'on voulait
>                       absolument une femme, et à tout prix une Anne,
>                       pourquoi pas Anne Chopinet-Dutilleul?» Première
>                       femme admise à l'X, celle-ci conseille Chirac.
> 
>                       Normalisation. Au-delà de la personne, les
>                       «nucléocrates» craignent surtout que Lauvergeon ait
>                       été nommée à la Cogema pour sortir la maison de sa
>                       stratégie d'arsenal et en faire une entreprise comme
>                       les autres. «La Cogema arrive dans le droit commun»,
>                       soupire un ingénieur. Et certains voient là
>                       l'occasion de faire avancer leurs thèses. «Une page
>                       se tourne, celle de la construction de

>                       l'indépendance nationale énergétique dans laquelle
>                       de grandes figures du corps des Mines ont joué un
>                       rôle de premier plan. Une autre étape décisive
>                       s'ouvre», qui devrait être «l'occasion d'un
>                       renouveau et d'une régénération», a réagi le
>                       Syndicat autonome du corps des Mines, qui regroupe
>                       quelques dissidents du Corps.
> 
>                                         ©Libération